Monsieur Moudenc n’est pas content. Il est fâché contre moi qui ose m’exprimer dans la presse en réclamant une amélioration de la qualité de la restauration scolaire. Tellement agacé qu’il en oublie que beaucoup d’autres parents sont autant mobilisés que moi. En témoigne sa lettre adressée à mon intention, avec un ton surprenant de la part d’un élu.
Piqué au vif ? C’est l’article sur les cantines, paru dans le numéro d’avril du magazine toulousain Boudu, qui a fait sortir Monsieur Moudenc de ses gonds.Lui qui était resté de marbre face à mes différentes lettres (celle de mai 2015, de juillet 2015, de janvier 2016), lui qui est resté sourd à notre demande collective de rendez-vous avec lui (lettre signée par 15 écoles envoyée le 10 mars 2016) a pris sa plume pour m’envoyer une missive en forme de missile. Je me demande encore comment ma boîte aux lettres a tenu le coup.
Datée du 13 avril, sa longue lettre de 4 pages montre l’étendue de sa colère à l’égard de la mère de famille que je suis. « Vous me faites part de votre énième ressenti » … « Les critiques acides que vous propagez dans la presse »… « Nous n’avons pas le même sens du dialogue » … « vos jugements à l’emporte pièce sont trop réducteurs pour être constructifs », « je vous répète pour la dernière fois les actions que nous menons », etc. Vous trouverez l’intégralité de la lettre de Monsieur le maire au bas de cet article, ainsi que ma réponse.
Tel le petit cheval dans la tempête, ployant sous le poids de mon impertinence au frontispice du Capitole, j’affronte l’ire de l’édile. De sa hauteur, il semble considérer que ses administrés sont ses obligés. Les parents et personnels des 28 écoles mobilisés dans le Collectif Cantines Toulouse sont choqués. Ils ne manquent pas de me soutenir, ce qui est réconfortant et montre bien que Shakespeare a raison : « Que l’on te reproche de te taire, jamais d’avoir parlé » !
Un détail semble avoir déplu à Monsieur Moudenc et lui a donné en même temps appui pour s’élancer. Dans l’article du magazine Boudu, j’aurais comparé ma « visite de la cuisine centrale à une visite de la Corée du Nord ». « Il est inadmissible de cautionner de tels propos blessants. Une telle outrance vous dessert plus que ça ne vous aide à vous faire entendre ». Or, il s’agit d’un malentendu.
Lors de ma rencontre avec le journaliste de Boudu, j’ai en effet évoqué en plaisantant la Corée du Nord, mais en décrivant mon déjeuner à la cantine de l’école Fabre de décembre 2015, lorsque 3 personnes de la mairie avaient été déléguées en comité d’accueil pour prévenir mes questions et me regarder manger en guettant mes réactions. La rédaction du mensuel Boudu s’est excusée de cette erreur d’interprétation auprès de moi.
De mon côté, suis-je entrée en courroux lorsque, dans La Dépêche du Midi, on m’a comparée à un « poil à gratter » ?
Bon, visiblement, nous n’avons pas grand chose en commun, le maire de ma ville et moi : ni le même sens du dialogue, ni le même sens de l’humour, ni la même vision de ce que pourrait être une restauration scolaire soucieuse de la santé et du bien-être des enfants.
Je m’interroge. Monsieur Moudenc se serait-il adressé à moi différemment si j’avais un quelconque poids financier, économique ou politique ? Ais-je pris des risques en avançant à visage découvert ?
Comme vous le constaterez dans son courrier, après une première page plutôt punchy s’ensuit une longue justification des actions de la mairie en matière de restauration scolaire : ce sont des informations que nous connaissons par cœur, nous n’en sommes plus là. Répétons-le, le Collectif Cantines Toulouse souhaite engager un véritable collaboration avec la mairie, ses équipes techniques, et pourquoi pas avec M.Tournier, chef étoilé, désormais co-équipier de la municipalité.
Qui sait, ensemble pourrions-nous faire de notre ville un exemple pour la restauration scolaire au niveau national ?
J’ajoute qu’aujourd’hui, les parents de notre collectif ont décroché après 2 mois de multiples relances un rendez-vous le 24 mai prochain avec Martine Susset, chargée de la restauration scolaire, et avec Marion Lalane de Laubadère, maire-adjoint chargée des affaires scolaires mais … toujours pas avec Monsieur Moudenc comme cela était souhaité.
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