6ème réunion au Capitole : les parents toujours en action !

Fin programmée des barquettes en plastique, baguettes bio fournies par 5 boulangeries (dont 4 artisanales) mais hélas … impasse sur les légumes bio : il y a eu du bon et du moins bon jeudi dernier, lors de la réunion du Collectif Qualité Catines Toulouse avec la mairie de Toulouse et la cuisine centrale.

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Pour notre 6ème réunion avec la mairie et la cuisine centrale, nous sommes 6 parents du Collectif Qualité Cantines Toulouse, ce jeudi 11 janvier. Au total, le collectif représente 30 écoles sur les 200 que compte Toulouse.

Jeudi 11 janvier 2018, il est presque 17H. Je me presse vers le Capitole, en essayant de me remémorer : « alors, on en est à la …. 6ème réunion !« . Et oui, depuis la première en juillet 2016, nous avons maintenu sans mollir le cap avec la mairie de Toulouse et la cuisine centrale pour tenter de progresser sur le chemin escarpé de la qualité alimentaire appliquée au nombre exponentiel de petits écoliers toulousains (environ 28 000 élèves en primaire à ce jour).

Aujourd’hui, nous sommes 5 mamans et 1 papa, représentant les écoles Fabre, Lalande, Jean Monnet, Bénezet, Calas Dupont et Lakanal. Nous retrouvons nos interlocuteurs habituels : Marion Lalane de Laubadère (maire-adjointe chargée des affaires scolaires et de l’éducation), Frédéric Decourt (direction de l’éducation), Martine Susset (élue déléguée à la restauration scolaire) et Sandra Estrade (directrice de la cuisine centrale). Nous commençons sans tarder car la réunion doit être terminée pour leur permettre d’assister aux voeux de M.Moudenc.

Première question à l’ordre du jour : les barquettes en plastique dans lesquelles les plats sont conditionnés à la cuisine centrale puis réchauffés dans les cantines. Le plastique, on n’en veut plus. Trop de soupçons par rapport aux perturbateurs endocriniens susceptibles de toucher non seulement nos enfants mais aussi leurs descendants, trop de déchets polluants. Et là, grosse surprise ! Alors que nous avions essuyé une fin de non recevoir de la part de la mairie lors de la réunion du 27 septembre 2017, les choses ont semble-t-il évolué. Le ciel s’est dégagé, un peu. L’alternative se dessine.

Il faut dire que nous avions vu passer, avec une certaine incrédulité, quelques articles à ce sujet l’automne dernier. « Récemment, vous avez évoqué dans la presse le projet de la Ville de Toulouse de remplacer les barquettes en plastique par des barquettes « écologiques ».  Confirmez-vous ? » demandais-je en réunion.

> Voir l’article de Up Le Mag « Le plastique bientôt banni des cantines scolaires de Toulouse et Bordeaux ».

Oui, le projet est confirmé. Il nous est rappelé au préalable que la solution des contenants inertes réutilisables (type inox) n’est pas viable pour la Ville de Toulouse, tant sur le plan technique que sur le plan financier. « Cependant« , expliquent mesdames Susset et Lalane de Laubadère à l’unisson, « la volonté de rechercher une alternative au plastique nous a orientés vers des matériaux biodégradables et naturels : nous comptons utiliser des barquettes en cellulose et amidon de maïs, recouvertes d’un opercule en plastique qui ne sera pas contact avec les aliments« .

Je tique sur l’opercule en plastique mais écoute attentivement Sandra Estrade, qui enchaîne : « La cuisine centrale effectue des tests avec 3 fournisseurs : Socamel (c’est une société espagnole, les tests ont déjà été effectués, ils ont été non concluants pour des problèmes de hauteur de la barquette), Nutripack (société française, tests en prévision avant les vacances d’hiver), et enfin, Sorepack (société française) ».

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Les barquettes en plastique actuelles. Leur fin est programmée, si tout va bien, pour 2019. 
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La transition vers des barquettes « écologiques » en cellulose et amidon de maïs entraînera un surcoût d’environ 20%.

Les barquettes sont compostables à 100% après déchiquetage, avec une élimination à 6 mois. Une réflexion est en cours pour diriger ces barquettes vers les plateformes de compostage adéquates.
En termes de calendrier, le marché actuel détenu par la société Rescacet pour les barquettes en plastique court jusqu’à fin décembre 2018. L’objectif est de publier l’appel d’offre en juin/juillet 2018 pour une utilisation des barquettes en cellulose en 2019.
En termes financier, le budget actuel pour les barquettes plastique est de 400 000 € par an. La solution barquettes en cellulose entraînera un surcoût de 20% pour les barquettes et de 3% pour le film plastique, portant le budget annuel à plus de 480 000 €.

Toulouse est en contact avec les métropoles de Bordeaux et de Montpellier sur cette question des barquettes. Cela tombe bien. Nous aussi nous sommes en contact, et même un peu plus, car notre collectif toulousain fait maintenant partie de l’association nationale « Cantines sans plastique », où l’on trouve également des collectifs citoyens de Strasbourg et de Nantes.

Sans plastique, nous n’y sommes pas encore à Toulouse. Hélas. La solution proposée n’est pas complètement satisfaisante. Elle est malgré tout, nous semble-t-il, un pas en avant, une preuve de bonne volonté.
Mais à long terme, les collectivités seront sans doute amenées à aller plus loin. Et il le faut d’ailleurs, pour la santé de nos enfants et la préservation de l’environnement.

Sur ce sujet, la mairie a d’ailleurs recruté un cabinet, Inddigo, pour l’accompagner dans une démarche de réduction du gaspillage et des déchets dans les cantines. Nous n’y sommes pas encore. La réunion de lancement aura lieu au mieux avant les vacances d’hiver. Ensuite, il y aura un diagnostic, puis le choix d’une poignée d’écoles pilotes où se feront des expérimentations : nous serons déjà à la rentrée 2018 ! Le temps est long quand il s’agit de ce genre de projet à l’échelle d’une grande ville comme Toulouse. Il nous faudra être patients, suivre de près toutes ces bonnes résolutions pour qu’elles se transforment en actions véritables.

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Cécile, parent délégué et membre du Collectif, lors d’un déjeuner test à l’école des Ponts Jumeaux. Sachez que vous n’avez pas besoin d’être parent délégué pour aller voir ce qui se passe dans la cantine de votre enfant.

La réunion se poursuit. Arrive le chapitre « produits ». L’appel d’offre pour la fourniture de baguettes bio dans les cantines a été renouvelé pour la période 2018/2021. 4 artisans boulangers (soit 2 de plus qu’en 2017) et 1 boulangerie industrielle approvisionnent chaque matin les 230 écoles de la ville : la Boulangerie du Barry et la boulangerie Angeline (les 2 nouveaux artisans), la MAIE Saint-Geniez (artisan), la boulangerie La Gloire (artisan), et Marie Boulange (boulangerie familiale industrielle).

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La baguette bio de Marie Boulange livrée l’an dernier dans l’école de mon fils, à la satisfaction de tous. Changement cette année : l’école Fabre est livrée par la boulangerie Angeline. 

Janvier 2018 annonce par ailleurs l’apparition de nouveaux produits bio : le pâté gascon et les chipolatas en l’occurrence. De plus, le jambon blanc est désormais estampillé Bleu Blanc Coeur, marque de qualité censée garantir une alimentation saine et naturelle des animaux.

On nous signale d’autre part un retard dans l’arrivée des légumineuses et des céréales bio, qui devaient figurer au rang des nouveautés 2018. Explications : « Pour ce lot, le marché a été remporté par une société qui importait ses produits, par exemple le haricot blanc, de pays lointains hors UE. Le marché a donc été déclaré sans suite et relancé avec un critère supplémentaire sur les émissions de CO2, afin de favoriser les fournisseurs locaux« . Allons, un bon point pour la cuisine centrale.

Par contre, déception sur les légumes bio ! En septembre 2017, nous avions fait le forcing en réclamant des légumes bio. Signe encourageant : nous avons appris entretemps que la plateforme Terra Alter Gascogne, qui conditionne des légumes de producteurs bio du Gers, avait été contactée.
Sandra Estrade opine :  » Des discussions approfondies ont eu lieu en effet avec Terra Alter Gascogne pour des légumes bio de 4ème gamme (légumes crus, prêts à l’emploi). Ce groupement, qui est en capacité d’assurer les volumes importants demandés, pratique la juste rémunération de ses producteurs. Le principe est tout à fait louable, mais engendre des prix sur lesquels nous ne pouvons pas suivre » regrette la directrice de la cuisine centrale. Par exemple, les carottes râpées actuelles sont achetées à 0,96€/kg. En bio local, elles sont à 2,49€/kg. Dure loi que celle du prix bas !!

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Pour les légumes bio, les carottes sont-elles cuites ? On veut croire et espérer le contraire !

Le marché sur les légumes sera à renouveler début 2019. Il s’agit désormais de rechercher des pistes pour réaliser des économies et dégager des sommes afin de les réinvestir dans le bio pour l’approvisionnement en légumes.

Quant à « L’objectif de passer à 50% de produits bio et locaux dans la restauration collective d’ici à 2022 (qui) fera l’objet d’une loi » selon le ministre de l’Agriculture, la Ville de Toulouse estime être pratiquement dans les clous. En 2017, 45,4% (en euros) des achats de la cuisine centrale étaient locaux (comprenant bio et non bio), hors fruits et légumes. 26% des achats sont bio (dont environ 8% pour le pain) et sur ces 26%, 90% sont locaux.

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A l’issue de la réunion au capitole, Sandrine et Olivier, toujours sur le pont pour venir défendre les intérêts de nos petits.

Nous terminons la réunion en faisant part de questions de parents arrivés sur la boîte email du Collectif : par exemple sur les tailles des portions, ressenties comme insuffisantes, et sur les kiwis qui arriveraient congelés !

Pour le problème des kiwis : il nous est spécifié que la cuisine centrale ne conserve pas les fruits frais en congélation, mais dans des réfrigérateurs classiques. La mairie va donc diffuser une note de service pour indiquer aux personnels des cantines qu’il ne faut pas mettre les fruits au réfrigérateur lorsqu’ils sont livrés par la cuisine centrale.

Pour la nourriture jugée insuffisante : comme à plusieurs reprises déjà, nos interlocuteurs nous assurent qu’il n’y a pas eu de diminution dans les quantités servies aux enfants. Il nous est suggéré, si nous recevons d’autres messages sur ce sujet, de les transférer à la mairie afin que celle-ci voit s’il y a eu dysfonctionnement (que ce soit côté cantine ou côté cuisine centrale), sans objectif de réprimander qui que ce soit.

Alors, n’hésitez pas : envoyez vos questions ou vos indignations à [email protected]

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Mon fils, en CM2 cette année, sera au collège quand les barquettes « écologiques » ou les légumes bio arriveront dans sa cantine. C’est ainsi, on ne se bat pas seulement pour son enfant, mais pour tous. 

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