Aujourd’hui, je ne vais pas vous parler de repas froids, de qualité des produits ou de la cuisine centrale. Le, ou plutôt les sujets, sont pourtant aussi importants que la nourriture car il s’agit de l’hygiène et de la sécurité des enfants à l’école.
Je suis parent déléguée élue depuis 3 ans. 3 années pendant lesquelles j’ai assisté aux conseils d’école et constaté, souvent avec sidération, à quel point la voix de l’école et celle des parents n’est pas écoutée (du moins pas suffisamment) par la mairie de Toulouse. A chaque fois, je plonge dans un univers kafkaïen. C’est la litanie des travaux en souffrance, du téléphone, des rétro-projecteurs ou du télécopieur en panne depuis des mois, des fenêtres si mal repeintes qu’elles ne s’ouvrent plus, des tuyaux d’évacuation bouchés, du karcher réclamé pour nettoyer la cour et qui, une fois livré enfin par les services de la mairie, est impossible à brancher, du papier toilette donné en piles carrées alors que les dévidoirs sont ronds, etc etc.
Des bricoles me direz-vous, des petites contrariétés. Voilà donc un bail que je conserve mes forces pour la cantine, et ne souffle mot sur le reste. Et puis, il faut du temps, de la patience, de la compréhension pour obtenir gain de cause.
Entre le moment où vous signalez à la mairie que le revêtement de la cour se soulève en maints endroits, et que cela devient dangereux pour les enfants, et le moment où l’on vous annonce : « votre demande est enregistrée et validée » (sans échéancier de travaux à la clef cependant) … comptez un minimum de 24 mois ou plus.
Mais là, la coupe a débordé avec 2 « gouttes d’eau » : des incidents récents liés au transport des élèves en autocar d’une part, et la propreté des toilettes à l’école d’autre part.
La sécurité du transport scolaire remise en cause
Mi-avril 2018, des institutrices et des parents d’élèves accompagnants ont signalé la conduite dangereuse d’un chauffeur lors d’une sortie Prévention Routière au circuit de Candie. Un courrier décrivant précisément des manquements graves à la sécurité a été adressé le 12 avril au service des transports de la mairie. Extraits :
– « A Saint-Cyprien, le chauffeur est passé au feu rouge sous les yeux médusés des enfants« ,
– « Sur le périphérique, il s’est rendu compte qu’il venait de louper une sortie : il s’est arrêté sur la voie de droite (et non pas sur la bande d’arrêt d’urgence !) bloquant ainsi la circulation et obligeant des véhicules qui arrivaient derrière à se déporter au dernier moment. Un gros camion arrivait très vite et a mis ses feux de détresse en arrivant à l’arrière du car« .
– « En arrivant vers le circuit de Candie, il a été klaxonné par un véhicule qui venait en face car il s’était déporté sur la gauche ».
Petits et grands ont très mal vécu ce déplacement. J’ignore si cette société de transport, choisie par la mairie après appel d’offres, est sollicitée pour le transport des enfants de toutes les écoles du primaire à Toulouse. Mais il s’avère que les chauffeurs n’ont ni GPS ni feuille de route. Ils ont par contre un planning démentiel, jonglent entre écoles et collèges dans un état de stress plus ou moins avancé.
Il est ainsi arrivé que 5 classes parties pour une sortie piscine se retrouvent à tous attendre dans la rue (bonjour le plan Vigipirate) des autocars qui arrivent avec 20 mn de retard ou n’arrivent pas du tout. Les séances piscines sont donc écourtées (10 mn dans l’eau et on ressort) quand elles ne sont pas annulées. Cela est arrivé fréquemment cette année.
Enseignants et parents ont pu également constater l’état déplorable de certains autocars : ceintures de sécurité ne fonctionnant plus, strapontins sans assise, tags obscènes, papiers sales et chewing-gums un peu partout, etc.
La réponse de la mairie a mis du temps à parvenir. Beaucoup trop de temps. Le maire de Toulouse, dans une lettre envoyée le 22 juin (soit plus de 2 mois après les faits), assure être « sincèrement désolé » et comprends parfaitement les « frayeurs que vous avez eues du fait de la dangerosité de ses agissements au volant ».
Le chauffeur incriminé a été licencié pour faute grave et la société de transport « a assuré notre Collectivité que des dispositions avaient été prises pour que de telles situations ne se reproduisent plus« .
Pour nous, et j’écris ici avec l’aval des autres parents délégués élus, cette promesse n’est absolument pas suffisante et limite à une personne (le chauffeur licencié) une problématique plus générale d’entreprise. Nous voulons des autocars propres et sûrs, avec des chauffeurs compétents qui ont les moyens de faire correctement leur travail !
Ainsi, en réponse à M.Moudenc, nous demanderons « que cette société de transport n’intervienne plus l’année prochaine« .
Aux toilettes, ça urge !
Second sujet sur lequel les parents délégués et les équipes de l’école se mobilisent : l’état désastreux des toilettes à l’école, et l’absence totale d’intervention de la mairie en dépit de multiples alertes et demandes réitérées. « Donnez-nous des ventouses pour déboucher les toilettes ! » en est-on réduit à quémander !
Pour ma part, mon fils m’a avoué à plusieurs reprises s’être retenu d’aller aux WC toute la journée tellement ils étaient sales. Je vous épargne les détails. Je me suis rendue compte qu’il était loin d’être le seul. Autre cas de figure : quand ils peuvent aller aux toilettes, c’est souvent sans papier toilette. Une situation anormale, qui pose un véritable problème d’hygiène et de santé.
Un personnel sans équipements de nettoyage ou de débouchage adéquats, du papier toilette inadapté à l’usage des enfants, une saleté repoussante : j’espère vivement que toutes les écoles de Toulouse ne rencontrent pas ces problèmes. Mais sachez que, à l’heure de la 4G dans le métro, cela existe au coeur historique de notre belle ville.
Là aussi, dans un courrier que nous adresserons à la mairie, il sera demandé « une amélioration radicale et urgente« . D’ailleurs, en ce moment-même, l’Hôpital des Enfants de Toulouse et l’INSERM mènent une enquête sur l’accès aux toilettes au sein des écoles, du fait des troubles de l’élimination urinaire et fécale, et des infections urinaires très fréquemment constatés en pédiatrie.
Cette situation est d’autant plus incompréhensible que l’éducation, avec 65 millions d’euros annuels (contre 15 M€ par exemple pour la culture), est le premier budget de la Ville de Toulouse. Est-ce plus une question d’organisation que de budget ? Est-ce plus une question de priorité consacrée à la construction des nouvelles écoles plutôt qu’à l’entretien des anciennes ?
S’il vous plaît M.Moudenc, donnez-nous une petite centaine d’euros pour acheter 10 poubelles pour les toilettes des filles. On les réclame depuis … 3 ans.